L'histoire du vol secret vers Caracas
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L'histoire du vol secret vers Caracas
Dans les années 1980, le Concorde était la fierté des compagnies Air France et British Airways. Capable de voler à plus de Mach 2, il offrait des vols réguliers entre Paris, Londres, et New York. Mais saviez-vous qu’il a aussi été utilisé pour une mission presque clandestine vers Caracas, la capitale du Venezuela ?
Le contexte
À l’époque, le Venezuela, riche en pétrole, entretenait des relations étroites avec la France. Cependant, son éloignement et son climat tropical rendaient les vols commerciaux longs et peu attrayants. Le gouvernement vénézuélien, admiratif du Concorde, souhaitait expérimenter un vol supersonique direct depuis l’Europe.
Air France, voyant là une opportunité unique, organisa un vol spécial en 1987 pour tester la faisabilité d’une telle liaison. Mais ce vol n’était pas destiné au grand public : il s’agissait d’un vol ultra-confidentiel, réservé aux diplomates, industriels, et figures politiques des deux pays.
Le vol
Le Concorde décolla de Paris-Charles de Gaulle à l’aube, sous un voile de discrétion. Le trajet direct vers Caracas, long de près de 7 500 kilomètres, fut réalisé en seulement 4 heures et 30 minutes. Cela représentait une réduction drastique par rapport aux vols commerciaux classiques qui prenaient plus de 9 heures.
Une fois arrivé, le Concorde fit sensation à l’aéroport de Maiquetía. Les habitants, fascinés, se pressèrent pour admirer l’avion supersonique. Des personnalités locales furent invitées à monter à bord pour découvrir l’intérieur luxueux de l’appareil. Pendant ce temps, des discussions entre les gouvernements et les entreprises portaient sur la mise en place d’une ligne régulière entre Paris et Caracas.
Pourquoi cela n’a-t-il pas continué ?
Malgré l’enthousiasme, plusieurs obstacles se dressèrent :
- Les coûts : Le prix d’un billet aurait été exorbitant, limitant fortement la clientèle potentielle.
- Le bruit : Le bang supersonique du Concorde interdisait le survol de nombreuses zones terrestres à vitesse maximale, rendant le vol moins pratique.
- La logistique : Caracas, avec son climat humide et chaud, nécessitait des ajustements techniques coûteux pour accueillir régulièrement l’avion.
Finalement, le projet fut abandonné, mais ce vol unique reste une prouesse technique et diplomatique. Il symbolisa brièvement l’ambition de relier le monde à des vitesses incroyables, même dans des destinations exotiques.
Une anecdote amusante : certains passagers de ce vol ont conservé les couverts et menus en souvenir, car ils savaient qu’ils faisaient partie d’un événement historique unique !