
L’histoire de l’ATR 72 : L’avion régional qui a conquis le ciel
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Depuis plusieurs décennies, l’ATR 72 sillonne le ciel du monde entier. Avion de transport régional par excellence, il s’est imposé comme une référence incontournable pour les compagnies aériennes souhaitant relier efficacement des zones mal desservies. Mais d’où vient cet avion à hélices, souvent sous-estimé face aux jets régionaux ? Retour sur l’histoire passionnante de l’ATR 72, un appareil au succès discret mais indéniable.
Les débuts du projet ATR
Dans les années 1980, le monde de l’aviation régionale est en pleine mutation. Les compagnies cherchent des appareils plus économiques, modernes et adaptés aux courtes distances. C’est dans ce contexte que deux géants de l’aéronautique, le français Aérospatiale et l’italien Aeritalia, décident d’unir leurs forces. En 1981, ils fondent ATR (Avions de Transport Régional), un consortium européen dont la mission est claire : concevoir un avion turbopropulseur fiable, économique et adapté aux besoins du transport régional.
Le premier fruit de cette collaboration est l’ATR 42. Face à son succès, ATR décide rapidement de développer une version plus grande, capable d’accueillir davantage de passagers : l’ATR 72.
La naissance de l’ATR 72
Lancé officiellement en 1986, l’ATR 72 reprend l’architecture générale de l’ATR 42 mais avec une cellule allongée. Ce nouvel avion peut transporter jusqu’à 74 passagers, contre 48 pour son petit frère. En allongeant le fuselage et en renforçant les performances des moteurs, ATR propose un appareil parfaitement adapté aux lignes courtes et moyennes.
Le premier vol d’essai a lieu le 27 octobre 1988. Rapidement, les tests s’enchaînent, et l’appareil obtient sa certification en 1989. Dès lors, les premières livraisons peuvent commencer. L’ATR 72 entre officiellement en service cette même année.
Une carrière commerciale florissante
Dès sa mise en service, l’ATR 72 séduit les compagnies aériennes régionales du monde entier. Son faible coût d’exploitation, sa fiabilité et sa capacité à opérer sur des pistes courtes en font un choix idéal pour relier des zones peu accessibles.
L’un des premiers opérateurs est la compagnie finlandaise Finnair, mais l’avion trouve rapidement preneur en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique latine. Avec une vitesse de croisière d’environ 510 km/h et une autonomie d’environ 1 500 km, il répond parfaitement aux besoins du transport local.
Aujourd’hui, ATR a livré plus de 1 000 exemplaires de l’ATR 72, et l’appareil continue de voler sous les couleurs de nombreuses compagnies, notamment dans les zones insulaires ou montagneuses où les jets ne sont pas toujours adaptés.
Les différentes versions de l’ATR 72
Depuis son lancement, l’ATR 72 a connu plusieurs évolutions techniques. Chaque version a apporté son lot d’améliorations en matière de confort, de performances ou d’électronique embarquée.
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ATR 72-100 / -200 : les premiers modèles, produits jusqu’au milieu des années 90.
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ATR 72-500 : cette version, lancée en 1997, introduit des moteurs plus puissants et une cabine plus silencieuse.
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ATR 72-600 : dévoilé en 2009, il bénéficie d’une avionique moderne (cockpit tout écran), d’un meilleur rendement énergétique et d’un intérieur repensé pour plus de confort.
Chacune de ces variantes a permis à l’ATR 72 de rester compétitif face aux nouveaux avions régionaux, notamment les jets de petite capacité.
Découvrez la maquette de l'ATR-72 Air France
Un avion toujours bien présent dans le monde
Aujourd’hui encore, l’ATR 72 est utilisé dans plus de 100 pays. Sa polyvalence en fait un outil précieux pour des missions variées : transport commercial, fret, évacuation sanitaire ou encore surveillance maritime.
Certaines forces armées et garde-côtes l’ont même adopté pour des tâches de patrouille, grâce à sa capacité à voler lentement et à basse altitude, tout en offrant une bonne autonomie.
Dans les zones insulaires, comme en Polynésie, en Indonésie ou dans les Caraïbes, l’ATR 72 reste souvent le seul moyen efficace pour relier les îles entre elles.
Vers un avenir plus durable
L’aviation est en pleine transition vers des solutions plus écologiques, et l’ATR 72 n’échappe pas à cette tendance. Grâce à ses moteurs turbopropulseurs, il consomme déjà moins de carburant qu’un jet sur des trajets similaires. Mais ATR va plus loin en travaillant sur des solutions encore plus propres.
Des projets de motorisation hybride ou à l’hydrogène sont à l’étude, avec l’objectif de réduire drastiquement les émissions de CO2. L’ATR 72 pourrait bien devenir l’un des premiers avions commerciaux à intégrer ces nouvelles technologies vertes à grande échelle.
Conclusion
Discret mais redoutablement efficace, l’ATR 72 est un symbole de l’aviation régionale réussie. Conçu pour répondre à des besoins précis, il a su évoluer avec son temps sans jamais perdre de vue sa mission première : relier les gens, même dans les endroits les plus isolés.
Qu’il s’agisse de son ingénierie franco-italienne, de son adaptation aux terrains difficiles ou de ses perspectives écologiques, l’ATR 72 prouve que l’innovation ne passe pas forcément par les plus gros avions. Parfois, ce sont les plus petits qui volent le plus loin.
Retrouvez une vidéo sur un pilote d'ATR-72 :
FAQ : on répond à toutes vos questions
Quelle est la différence entre l’ATR 42 et l’ATR 72 ?
L’ATR 72 est une version allongée de l’ATR 42. Il transporte jusqu’à 74 passagers contre 48 pour l’ATR 42, et possède une plus grande autonomie.
Combien de passagers peut transporter un ATR 72 ?
Selon la configuration, il peut accueillir entre 68 et 74 passagers.
Quelle est sa portée maximale ?
L’ATR 72 peut parcourir environ 1 500 kilomètres, ce qui est idéal pour les vols régionaux.
Est-il toujours en production ?
Oui, l’ATR 72-600 est actuellement en production et reste l’un des avions régionaux les plus vendus au monde.
Est-ce un avion économique ?
Absolument. Son faible coût d’exploitation et sa consommation réduite de carburant en font l’un des avions régionaux les plus rentables.