
L’histoire de l’A220 : De Bombardier à Airbus, la renaissance d’un avion révolutionnaire
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L’A220 ne passe pas inaperçu. Avion moderne, silencieux et confortable, il s’est imposé en quelques années comme une référence sur le marché de l’aviation commerciale. Pourtant, son histoire est loin d’être un long fleuve tranquille. Derrière son succès actuel se cache un parcours semé d’embûches, une véritable saga aéronautique qui a vu un constructeur canadien ambitieux passer le relais à un géant européen. Retour sur l’étonnante trajectoire de cet appareil pas comme les autres.
1. Les origines du projet CSeries : l’ambition de Bombardier
Au début des années 2000, Bombardier, entreprise canadienne déjà bien implantée dans le secteur de l’aviation régionale avec ses CRJ, décide de frapper un grand coup. Son idée ? Créer un tout nouvel avion capable de transporter entre 100 et 150 passagers, tout en offrant des performances dignes des plus grands monocouloirs. Ce projet, baptisé CSeries, visait clairement à concurrencer les modèles les plus compacts de Boeing et d’Airbus.
Le pari était audacieux : concevoir un avion de A à Z, avec une structure plus légère grâce à l’utilisation de matériaux composites, des moteurs nouvelle génération, et une cabine pensée pour le confort des passagers. Un cocktail prometteur sur le papier… mais coûteux et complexe à réaliser.
2. Premiers vols, espoirs et désillusions
Le vol inaugural du CSeries a lieu en septembre 2013. L’appareil fait immédiatement bonne impression : il est silencieux, économe en carburant, et les retours des premiers pilotes d’essai sont très positifs. Pourtant, derrière les sourires, le programme accumule les retards et dépasse largement le budget prévu.
Bombardier doit faire face à de nombreux défis : problèmes techniques, retards de production, mais aussi un accueil mitigé du marché. Peu de compagnies osent faire confiance à un avion encore inconnu, issu d’un constructeur sans grande expérience dans cette catégorie.
Malgré les qualités du CSeries, Bombardier peine à rentabiliser le programme. Les finances de l’entreprise vacillent, et l’avenir de l’avion devient incertain.
3. Le tournant décisif : Airbus à la rescousse
C’est en 2017 que la situation bascule. Airbus, sentant le potentiel du CSeries mais aussi les difficultés de Bombardier, entre dans le jeu. Le constructeur européen propose un partenariat inattendu : il rachète une majorité du programme, sans débourser un centime, mais en échange de la promesse de relancer l’avion sous son aile.
En 2018, le CSeries devient officiellement Airbus A220. Changement de nom, nouvelle stratégie commerciale, et surtout… intégration dans le vaste réseau industriel et commercial d’Airbus. Une seconde naissance pour l’appareil, cette fois avec des moyens bien plus solides.
4. Une nouvelle vie commerciale pleine de promesses
Dès son entrée dans la famille Airbus, l’A220 commence à séduire. Les compagnies aériennes y voient un appareil performant, économique et parfaitement adapté aux routes à faible ou moyenne densité. Les commandes affluent : Delta Air Lines, Air France, Swiss, Air Canada, et bien d’autres intègrent rapidement l’A220 dans leur flotte.
Côté passagers, les retours sont excellents. La cabine est spacieuse pour un avion de cette taille, les hublots sont plus larges, et les moteurs Pratt & Whitney permettent un vol bien plus silencieux que sur les anciens appareils.
Les pilotes apprécient également le confort de vol, la maniabilité et la technologie embarquée.
5. L’A220 aujourd’hui et demain
Aujourd’hui, l’A220 est proposé en deux versions :
-
L’A220-100, plus court, idéal pour les lignes régionales
-
L’A220-300, plus long, adapté à des vols plus denses
Son autonomie, son faible coût d’exploitation et son confort en font un atout stratégique pour de nombreuses compagnies aériennes. Airbus envisage même une troisième version, l’A220-500, qui permettrait d’augmenter encore la capacité de l’appareil.
Avec plus de 1000 commandes à son actif (et ce chiffre ne cesse de grimper), l’A220 s’est imposé comme un acteur majeur sur le marché du monocouloir. Ce qui était autrefois un pari risqué est devenu un véritable succès commercial.
Retrouvez une maquette de l'Airbus A220
Conclusion : un avion qui a su rebondir
L’histoire de l’A220 est celle d’un avion qui aurait pu disparaître avant même de décoller. Mais grâce à l’audace de Bombardier, puis au soutien d’Airbus, il a su se réinventer et conquérir le ciel. Aujourd’hui, il incarne une nouvelle génération d’avions plus propres, plus confortables et plus adaptés aux défis de l’aviation moderne.
Et vous, avez-vous déjà eu l’occasion de voler à bord d’un A220 ? Partagez votre expérience en commentaire !
Retrouvez une vidéo sur l'histoire de l'Airbus A220 :
FAQ : notre équipe répond à toutes vos questions
Quelle est la différence entre l’A220-100 et l’A220-300 ?
L’A220-100 est plus court et peut accueillir environ 110 passagers, tandis que l’A220-300 peut en transporter jusqu’à 150, avec une meilleure efficacité sur les lignes à forte demande.
Pourquoi Airbus a-t-il repris le programme CSeries ?
Airbus a vu dans le CSeries un avion très prometteur, mais freiné par le manque de ressources de Bombardier. En reprenant le programme, Airbus a pu l’intégrer à son réseau mondial et en faire un succès commercial.
Quelles compagnies aériennes utilisent l’A220 ?
Parmi les principaux opérateurs : Delta, Air France, Swiss, Air Canada, JetBlue, et bientôt plusieurs autres à travers le monde.