La check-list secrète des pilotes avant chaque vol

La check-list secrète des pilotes avant chaque vol

Avant chaque vol, derrière la porte du cockpit, un rituel immuable se déroule. Les pilotes, concentrés et méthodiques, passent en revue une série de points précis : c’est la fameuse check-list. Véritable colonne vertébrale de la sécurité aérienne, elle garantit que chaque détail est sous contrôle avant le décollage. Mais que contient vraiment cette “check-list secrète” ?

Pourquoi les pilotes utilisent-ils une check-list ?

En aviation, la check-list n’est pas une simple formalité, c’est une règle d’or. Elle permet de vérifier, point par point, que tous les systèmes de l’avion sont opérationnels avant le vol.
Même les pilotes les plus expérimentés s’y conforment : l’erreur humaine reste la principale cause d’incidents, et la check-list sert justement à la prévenir.
C’est un mélange de rigueur, de discipline et d’humilité. Peu importe les milliers d’heures de vol accumulées, chaque pilote sait qu’aucun détail ne doit être laissé au hasard.

Les grandes étapes de la check-list

Le processus commence souvent bien avant que les passagers n’embarquent.

1. La vérification extérieure (walk-around)
Le copilote fait le tour complet de l’avion. Il inspecte les ailes, le train d’atterrissage, les entrées d’air, les pneus, et s’assure qu’aucune fuite ou anomalie visuelle ne compromet le vol.

2. La mise en route du cockpit
À l’intérieur, le commandant et le copilote activent les systèmes électriques, testent les alarmes, les instruments de vol, les communications radio et les écrans. C’est ici que la coordination entre les deux pilotes est essentielle.

3. Les vérifications avant décollage
Juste avant de s’élancer sur la piste, une dernière série de contrôles est effectuée : volets, freins, carburant, pressurisation, altimètre… Rien n’est laissé au hasard.

Ce que contient vraiment une check-list de pilote

La check-list couvre tous les systèmes essentiels de l’avion :

  • Carburant et quantité embarquée

  • Instruments de vol et navigation

  • Systèmes hydrauliques et électriques

  • Commandes de vol (volets, trim, gouvernes)

  • Radios et transpondeur

  • Portes, volets, feux et freins de parking

Chaque point est lu à haute voix, confirmé par le copilote, puis validé. Ce dialogue constant, appelé “call and response”, évite les oublis et renforce la sécurité.

La check-list : un outil universel mais adapté à chaque avion

Même si le principe reste le même, chaque avion a sa propre check-list. Un petit Cessna n’aura évidemment pas les mêmes vérifications qu’un Airbus A350.
Sur les avions modernes, les check-lists sont désormais électroniques (ECL) : elles s’affichent sur les écrans du cockpit, et les systèmes eux-mêmes peuvent signaler un oubli ou une anomalie.
Cette évolution vers le numérique s’inscrit dans la continuité du fly-by-wire, où la technologie vient assister le pilote sans jamais le remplacer.

L’aspect humain derrière la procédure

Au-delà des boutons et des voyants, la check-list met en lumière la communication entre les pilotes.
Le Crew Resource Management (CRM) — gestion des ressources de l’équipage — vise à favoriser l’écoute, la coopération et la vigilance partagée.
C’est ce lien humain, bien plus que la machine, qui garantit la sécurité du vol. La check-list devient alors un langage commun, un rituel de confiance mutuelle.

Les erreurs les plus fréquentes… et comment elles sont évitées

Même avec les procédures les plus strictes, les oublis peuvent arriver. Par le passé, certains incidents ont montré l’importance de la discipline dans la lecture des check-lists : un simple interrupteur oublié ou un calcul mal vérifié peut avoir de lourdes conséquences.
Aujourd’hui, la redondance des systèmes, les rappels visuels et la communication entre les pilotes permettent de limiter ces erreurs à un niveau quasi nul.
Chaque incident devient d’ailleurs une leçon, intégrée dans la formation des équipages du monde entier.

Conclusion : la check-list, un rituel aussi précis qu’indispensable

Ce document, souvent perçu comme un simple papier ou une formalité, est en réalité le gardien silencieux de la sécurité aérienne.
Chaque vol, qu’il soit court ou long-courrier, débute par ces quelques minutes de concentration absolue où les pilotes, main dans la main avec la technologie, s’assurent que tout est prêt pour un décollage en toute confiance.

Retrouvez une vidéo sur l'importance de la check-list :

 

FAQ : on répond à toutes vos questions

Pourquoi les pilotes ont-ils une check-list ?

Pour s’assurer que tous les systèmes de l’avion sont opérationnels et éviter les erreurs humaines.

Que vérifient les pilotes avant de décoller ?

Ils contrôlent les instruments, le carburant, les volets, les communications et la configuration de l’appareil.

Combien de temps dure une check-list complète ?

Entre 10 et 20 minutes selon le type d’avion et les conditions du vol.

Les check-lists sont-elles les mêmes pour tous les avions ?

Non, chaque modèle d’avion a sa propre liste adaptée à ses systèmes et à sa complexité.

Que se passe-t-il si un point de la check-list n’est pas validé ?

Le décollage est retardé jusqu’à ce que le problème soit résolu. La sécurité passe toujours avant tout.

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